Ce projet a été mené en 2011-2012 dans le collège Saint-Blaise de Douarnenez en collaboration avec l’enseignante d’arts plastiques Isabelle Kerouedan.
L’objectif du projet était d’inscrire la pratique du portrait photographique dans une perspective historique pour approfondir l’appréhension du patrimoine culturel de la ville et aider les jeunes à s’ancrer pour se construire. À partir d’un fond ancien de photographies de Georges Bertré conservé au Port Musée, nous avons composé deux types de portraits. Partant du constat que le portrait montre souvent le modèle affublé d’un accessoire indiquant son statut ou son métier, nous avons réalisé des portraits individuels sur fond blanc de chaque élève et son sac d’écoliers. Chaque apprenant a été en position de photographier et d’être photographié. Le regard du sujet est systématiquement frontal et le sourire a été évité. Cette première série de portraits a été exposée sur de longues bâches. En complément, nous avons retrouvé les lieux figurant dans les images d’archives et réalisé des portraits individuels ou de groupes dans lesquels la pose constitue un écho visuel à ceux des habitants d’autrefois. Au cours de ces reconstitutions in situ, les élèves ont expérimenté le lien essentiel entre la déambulation ou la marche et la photographie, un lien maintes fois souligné par Cartier Bresson par exemple. Enfin, l’idée de filiation a été davantage saisie dans des portraits en gros plan montrant les visages de certains élèves sur lesquels avaient été projetées des photos de George Bertré. Le bleu a été choisi pour sa profondeur, métaphore d’une continuité temporelle. L’idée au cœur du projet était que nous ne pouvons nous comprendre sans savoir d’où et de qui nous venons.
À travers ces dispositifs, les élèves ont appréhendé plusieurs dimensions de la photographie : la valeur documentaire voire ethnographique de photographies anciennes ; la valeur exploratoire de la technique de superposition permise par la projection ; la valeur artistique de la photographie composée. Les productions scénographiées dans le musée de bateau en miroir de l’exposition Georges Bertré ont permis d’explorer la problématique du comment montrer.